Journal de création S02 E02 : Dormir c’est mourir en moins long

Le sommeil n’a jamais été mon ami, on a toujours eu lui et moi des relations conflictuelles, je suis né à l’aube bien décidé à profiter au plus vite de la journée et sans intention de retourner aux limbes.

Très vite j’ai compris que nous aurions à lutter tous les deux et que notre relation certes passionnée serait à la vie à l’amorphe. J’aime la nuit et sa quiétude, et l’aube et son espoir, évidement la journée j’ai tellement à voir, à faire …qu’il reste peu de temps au marchand de sable. Avec le temps on s’est dompté, je lui accorde en moyenne 5 heures de ma vie pour qu’il me foute la paix, mais chaque fois que mon cerveau à une réelle envie de phosphorer, c’est toujours une nouvelle guerre contre lui.

Hier soir,  c’était la dernière nuit avant aujourd’hui, et aujourd’hui dans quelques heures c’est la première sortie de résidence de ce texte que j’aime tant.  Première fois qu’on va monter des bouts de ce a quoi ça ressemble.

Je dis on… parce que j’ai écris, mais en réalité, je n’ai rien vu du travail. J’ai laissé l’espace à ces gens que j’aime d’exprimer leur talent. Je ne sais rien de ce qui va se passer tout à l’heure, j’ai certes vu le décor de Danielle, entr aperçu les essais de lumière de Léa , entendu trois notes de jeu et de la musique que Guillaume a composé cette semaine, mais j’arrive neuf. Neuf et inquiet.

J’ai confiance en Valerie, qui fait toujours de mes mots même les plus faibles ,de jolis instants, en chacun des comédiens et des artistes de ce spectacle, mais je suis inquiet. Encore plus parce que je suis en dehors.

J’ai fait ce choix, de leur laisser de la place, de ne pas trop venir, de me frustrer pour mieux les épanouir.

C’est étrange d’être en dehors du projet qu’on porte depuis des mois, en écriture et en production avec la compagnie. D’être tout autour, de s’arranger pour que tous soient dans de meilleurs conditions mais d’accepter de renoncer   à en être au quotidien, pour le laisser vivre mieux.

Le sommeil n’a jamais été mon ami, cette nuit la bataille fut âpre, et il n’a pas gagné, ce matin, mauvais joueur, il se rappelle à moi, c’est mesquin ce type d’attitude,  c’est pourtant pas la première fois, je devrais avoir l’habitude, mais de vous à moi, à force, ça me fatigue.

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