Nous voila encore le jour d’avant, juste avant cette seconde semaine de résidence, le premier passage au plateau.
Je regarde le camion de la cie, chargé de ces bouts de bois et de ferrailles assemblés, ce grand mécano démonté. Danielle a travaillé tout l’été, et il est là dans le camion prêt à devenir le terrain de jeu des comédiens. C’est beau, enchevêtré en morceau, un peu comme moi à cette heure en tout cas pour le coté enchevêtré en en morceau… le reste c’est autre chose.
Evidement, le doute fait partie du chemin mais parfois il prend toute la place…. On oublie les bons retours des lectures parce que là on repart sur du lourd sur du vrai sur le plateau…
Je regarde cet enchevêtrement de ferraille en convoquant Lamartine, Objets inanimés avez-vous une âme ? non bien sur que non, l’âme va arriver avec les comédiens le jeu, avec la lumière que Lea va créer, la musique de Guillaume aussi, c’est la semaine prochaine qu’il va composer avec eux…
Pour l’instant, ces objets magnifiquement assemblés sont un décor, mais sans corps, sans âmes…
sans âmes, non juste l’espoir que ce bois va vibrer que le plexiglass laissera passer la lumière et masquera les doutes, les imperfections.
Un comédien sans public, c’est un shiziphrène, et face à ce décor démonté qui n’a jamais vu un plateau je me sens un peu comme un brocanteur
Demain la rentrée, dans mon cartable y a du bois, de la ferraille qui prend peu place au milieu prenant toute la place, il y a mon doute et mes espoirs…
plus de doute que d’espoir assurement, je regarde ces 3 m2, je récite Lamartine
Demain c’est la rentrée quoi
26 aout 21h